La qualité prend racine au vignoble : Pour espérer produire un grand vin, il nous faut d’abord acquérir la fierté d’un raisin riche et sain, à la maturité parfaite.
Christophe VINCENT - Chef de Culture
Le Vignoble
Du lieu-dit « Grand Barrail », le regard se perd sur cet océan de vignes, dont chacun des 400.000 pieds reçoit au fil de l’année plus de 30 gestes minutieux. Après avoir été restructuré depuis l’an 2000, le vignoble s’est agrandi de nouveaux terroirs qualitatifs en 2004, 2012 et 2016. L’encépagement, guidé par la nature des sols, la topographie des parcelles et leur exposition, comprend 88 hectares de cépages rouges et 14 ha de cépages blancs.
Superficie
Composé de 26 îlots parcellaires, le vignoble s’étend sur 102 hectares plantés.
Encépagement
Cépages rouges
66% Merlot, 22% Cabernet Sauvignon, 6% Cabernet Franc, 4% Malbec et 2% Petit Verdot
Cépages blancs
80% Sauvignon Blanc, 7% Sauvignon Gris, 13% Sémillon
Âge des vignes
27 ans en moyenne
Être fier de sa conduite
Chaque terroir est caractérisé par un potentiel de maturation spécifique dont la connaissance est essentielle pour obtenir des grappes de qualité. A LAMOTHE-VINCENT, nous demeurons persuadés que l’équilibre du sol est le point clé de son contrôle. Nous l’associons à une taille Guyot respectueuse des flux de sève : Travail de précision, cette taille douce augmente la longévité des pieds de vigne, diminue les risques de maladie du bois et harmonise le nombre de raisins portés par chacun d’eux. Par la suite l’ébourgeonnage, l’épamprage et exceptionnellement la suppression de grappes avant la véraison (vendanges en vert) permettront d’atteindre le rendement optimal de fruits mûrs qu’un terroir particulier peut offrir.
Du microclimat des grappes
Source de la photosynthèse, le palissage de surfaces foliaires importantes et aérées permet une plus grande exposition du végétal au soleil et autorise une densité de plantation optimale de 4000 à 4500 pieds/Ha. Ce sont ces deux facteurs conjugués qui permettront d’atteindre le rapport idéal d’1.5 m² à 2 m² de feuilles par kg de raisin, nécessaire à la pleine maturité des grappes. Par ailleurs, l’élimination des feuilles recouvrant les raisins du côté du soleil levant (effeuillage) va favoriser leur ventilation et donc un microclimat sec : La chaleur matinale qui en résulte permet d’obtenir des grappes plus mûres et plus concentrées, tout en évitant l’usage de traitements spécifiques visant à lutter contre la pourriture grise, bannis de nos pratiques.
Les gardiens du geste
Tout cela n’est rendu possible que grâce aux femmes et aux hommes passionnés, attentifs et expérimentés qui, héritiers de gestes ancestraux, distillent ce savoir-faire à « leurs vignes », en compagnie de Christophe au quotidien, valeurs familiales obligent ! Leur travail est pétri de qualités. Rigueur, souci du détail, maîtrise des pratiques, minutie, patience et humilité sont tournés vers un seul et même objectif : faire de LAMOTHE-VINCENT une référence. Il est aussi ardu : ce ne sont pas moins de 1500 km par an qui sont parcourus par ces vigneron(ne)s, affrontant toutes sortes de conditions climatiques ; mais qui ne regrettent en rien le choix du « grand air » !
A titre d’exemple, la conservation de la biodiversité passe par la pratique des « aires de repos » pour les plantes, les animaux et les insectes à l’intérieur et à l’extérieur des vignes : Cela prend la forme de prairies, d’arbres isolés, de haies naturelles et de forêts que nous entretenons et développons, sans but lucratif, ainsi que d’allées et de corridors vierges de toute culture au sein du vignoble. Riches d’une vie complexe, ils représentent 30% de la surface du domaine.
Respecter la biodiversité et l’environnement
Parmi les paysages viticoles français, l’Entre-Deux-Mers peut s’enorgueillir d’abriter une Nature des plus riches : Des forêts de chênes, de pins et de charmes aux pieds desquels se logent lombrics, collemboles et mycorhizes. Des prairies florissantes abritant orchis vert, muscari de Motelay et ail rose que parcourent des chevreuils, des chauves-souris, des sangliers…
Bien-sûr, comme toute activité humaine, la culture de la vigne agit sur son environnement. Mais la fabrication d’un produit aussi noble que le vin se doit de limiter au maximum son impact, à la fois sur la biodiversité et sur le climat. La façon d’atteindre ces 2 objectifs reste la préoccupation principale de Christophe. En témoigne la certification « Haute Valeur Environnementale » du domaine, acquise dès 2013, qui constitue le plus haut degré de certification agro-écologique français et atteste de notre performance environnementale sur les trois enjeux : Biodiversité, phytoprotection et fertilisation.
Au-delà des modes, une approche personnelle
Au-delà de ce cadre certifié, nous complétons cette démarche par une approche globale d’implication environnementale, empreinte du bon sens paysan tiré de nos racines. Car au fil des années, au-delà des tendances et des visions simplistes, nous avons développé notre propre philosophie : A LAMOTHE-VINCENT, le vignoble est conduit selon des pratiques culturales exigeantes, issues d’une viticulture raisonnée ponctuée d’innovations, dont la vertu est de trouver la synthèse entre la garantie d’un vin sain et celle d’un environnement préservé, sans pour autant renvoyer l’homme à la douleur de ses ancêtres.
Ainsi les engrais minéraux, énergivores à produire et trop rapidement assimilés par la plante ont été remplacés par des fumures organiques compostées. La modélisation des maladies de la vigne avec les données de nos 3 stations météorologiques (une par site) permet d’affiner notre protection sanitaire, dont 50% est assurée par des produits de la lutte biologique (cuivre, soufre), tandis que les 50% restants sont composés uniquement de substituts peu agressifs. Leur plus grande résilience permet de réduire la fréquence de protection, limitant les émissions de gaz à effet de serre et la consommation de carburants fossiles par les tracteurs, mais aussi le compactage du sol et sa pollution par le cuivre. L’utilisation d’eau adoucie ou d’eau de pluie collectée nous permet également de réduire les quantités de produit appliqué.
Nous cherchons le compromis entre la protection du climat et le respect des sols.
Dans le même esprit, nous expérimentons de nouvelles méthodes de désherbage, cherchant le compromis entre la protection du climat (liée au nombre de passages mécaniques) et le respect des sols. Nous collectons et dépolluons sur nos stations d’effluents l’ensemble des émanations issues des chais et de la culture de la vigne. Nous améliorons sans cesse le tri sélectif de nos différents déchets recyclables, tandis que ceux qui ne le sont pas sont détruits par les filières les moins émettrices. Enfin, depuis 2010, 400 m² de panneaux photovoltaïques produisent 50% de notre électricité, offrant une source d’énergie renouvelable précieuse.
La vie du sol
Vivre au milieu de la Nature, c’est appréhender le monde avec humilité : Ne jamais chercher à la dompter, mais l’accompagner dans la durée et le respect. C’est pourquoi nous dynamisons la vie biologique et microbiologique de nos sols, en faisant une place de choix à la mycorhization et aux vers de terre. Par conséquent, l’enherbement naturel total est privilégié, seul garant d’une vie du sol riche et stable, en plus d’héberger celle hors sol. Le travail entre les rangs n’est réalisé que dans le but de favoriser la minéralisation et l’aération, uniquement lorsque cela est nécessaire. La mise en place de composts, ou encore d’engrais verts semés participent au succès de cette démarche. Notre but est de perturber le moins possible l’équilibre de la vigne, le principe étant qu’un sol vivant produit des vignes en meilleure santé, nécessitant moins d’apports extérieurs et autorisant l’espoir de produire des vins authentiques.
